Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/223

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
Histoire philosophique
209

cians, ſortent de cette manufacture, moins eſtimée à la Chine que ne le ſont dans nos contrées celles de fayence.

Nous avons cherché à naturaliſer parmi nous l’art de la porcelaine. La Saxe s’en eſt occupée plus heureuſement que les autres états. Sa porcelaine eſt de la vraie porcelaine, & vraiſemblablement composée de matières fort ſimples, quoique dépendantes sûrement d’une combinaiſon plus recherchée que celle de l’Aſie. Cette combinaiſon particulière, & la rareté des matériaux qui entrent dans ſa compoſition, doivent cauſer la cherté de cette porcelaine. Comme il ne ſort de cette manufacture qu’une ſeule & même eſpèce de pâte, on a pensé, avec aſſez de vraiſemblance, que les Saxons ne poſſèdent que leur ſecret, & n’ont point du tout l’art de la porcelaine. On eſt confirmé dans ce ſoupçon par la grande reſſemblance qu’il y a entre la mie & le grain de la porcelaine de Saxe, & celles de quelques autres porcelaines d’Allemagne, qui paroiſſent faites par une combinaiſon à-peu-près ſemblable.

Quoi qu’il en ſoit de cette conjecture, on peut aſſurer qu’il n’y a point de porcelaine