Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/268

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
Histoire philosophique
250

hommes dans la néceſſité de ſe détruire ou de ſe lier. Il en fut des traités de commerce entre les nations séparées par la mer, comme des pactes de ſociété entre les hommes ſemés & rapprochés par la nature ſur une même terre. Tous ces rapports commencèrent par des combats, & finirent par des aſſociations. La guerre & la navigation ont mêlé les ſociétés & les peuplades. Dès-lors, les hommes ſe ſont trouvés liés par la dépendance ou la communication. L’alliage des nations fondues enſemble dans l’incendie des guerres, s’épure & ſe polit par le commerce. Dans ſa deſtination, le commerce veut que toutes les nations ſe regardent comme une ſociété unique, dont tous les membres ont également droit de participer aux biens de tous les autres. Dans ſon objet & ſes moyens, le commerce ſuppoſe le déſir & la liberté concertée entre tous les peuples, de faire tous les échanges qui peuvent convenir à leur ſatiſfaction mutuelle. Déſir de jouir, liberté de jouir ; il n’y a que ces deux reſſorts d’activité, que ces deux principes de ſociabilité, parmi les hommes.

Que peuvent oppoſer à ces raiſons d’une