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Histoire philosophique
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dont elles ſont conſtituées, ont aſſocié à leur commerce une infinité de gens, qui ſans cela n’y auroient jamais eu de part. Voyez le nombre des actionnaires de tout état, de tout âge, qui participent aux bénéfices de ce commerce ; & vous conviendrez qu’il eût été bien plus reſſerré dans la ſuppoſition contraire ; que l’exiſtence des compagnies n’a fait que l’étendre, en paroiſſant le borner ; & que la modicité du prix des actions doit rendre très-précieuſe au peuple la conſervation d’un établiſſement qui lui ouvre une carrière que la liberté lui auroit fermée.

Dans la vérité, nous croyons que les compagnies & les particuliers réuſſiroient également, ſans que les ſuccès des uns puſſent nuire aux ſuccès des autres, ou leur donner de la jalouſie. Les compagnies continueroient à exploiter des objets qui, exigeant par leur nature & leur étendue de grands moyens & de l’unité, ne peuvent être embraſſés que par une aſſociation puiſſante. Les particuliers au contraire s’adonneroient à des objets, qui ſont à peine aperçus par une grande compagnie, & qui, avec le ſecours de l’économie,