Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/337

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bler les traits à demi-effacés, après avoir peint & livré à l’exécration les avides & féroces chrétiens, qu’un malheureux haſard conduiſit d’abord dans cet autre hémiſphère.

II. Anciennes révolutions de l’Eſpagne.

L’Eſpagne, connue dans les premiers âges ſous le nom d’Heſpérie & d’Ibérie, étoit habitée par des peuples, qui, défendus d’un côté par la mer, & gardés de l’autre par les Pyrénées, jouiſſoient tranquillement d’un climat agréable, d’un pays abondant, & ſe gouvernoient par leurs uſages. La partie de la nation qui occupoit le Midi, étoit un peu ſortie de la barbarie, par quelque foible liaiſon qu’elle avoit avec les étrangers : mais les habitans des côtes de l’océan reſſembloient à tous les peuples qui ne connoiſſent d’autre exercice que celui de la chaſſe. Ce genre de vie avoit pour eux tant de charmes, qu’ils laiſſoient à leurs femmes tous les travaux de l’agriculture. On étoit parvenu à leur en faire ſupporter les fatigues, en formant tous les ans une aſſemblée générale, où celles qui s’étoient le plus diſtinguées dans cet exercice, recevoient des éloges publics.

Voilà donc le ſexe le plus foible livré aux