Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/346

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& des terres qu’il découvriroit, & arriva aux Canaries où il s’étoit proposé de relâcher.

IV. Colomb cingle d’abord vers les Canaries. Détails ſur ces iſles.

Ces iſles, ſituées à cinq cens milles des côtes d’Eſpagne & à cent milles du continent d’Afrique, ſont au nombre de ſept. L’antiquité les connut ſous le nom d’iſles Fortunées. Ce fut à la partie la plus occidentale de ce petit archipel que le célèbre Ptolomée, qui vivoit dans le ſecond ſiècle de l’ère chrétienne, établit un premier méridien, d’où il compta les longitudes de tous les lieux, dont il détermina la poſition géographique. Il auroit pu, ſelon la remarque judicieuſe des trois aſtronomes François qui ont publié en 1778 la relation ſi curieuſe & ſi inſtructive d’un voyage fait en 1771 & en 1772, il auroit pu choiſir Alexandrie : mais il craignit, ſans doute, que cette prédilection pour ſon pays ne fût imitée par d’autres, & qu’il ne réſultât quelque embarras de ces variations.

Le parti auquel s’arrêta ce philoſophe, de prendre pour premier méridien celui qui paroiſſoit laiſſer à ſon orient toute la partie alors connue de la terre, fut généralement approuvé, généralement ſuivi pendant pluſieurs ſiècles. Ce n’eſt que dans les tems