Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/357

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Aucune loi ne régloit chez eux le nombre des femmes. Ordinairement, une d’entre elles avoit quelques privilèges, quelques diſtinctions ; mais ſans autorité ſur les autres. C’étoit celle que le mari aimoit le plus, & dont il ſe croyoit le plus aimé. Quelquefois à la mort de cet époux, elle ſe faiſoit enterrer avec lui. Ce n’étoit point chez ce peuple un uſage, un devoir, un point d’honneur ; c’étoit dans la femme une impoſſibilité de ſurvivre à ce que ſon cœur avoit de plus cher. Les Eſpagnols appeloient débauche, licence, crime, cette liberté dans le mariage & dans l’amour, autorisée par les loix & par les mœurs ; & ils attribuoient aux prétendus, excès des inſulaires, l’origine d’un mal honteux & deſtructeur qu’on croit communément avoir été inconnu en Europe avant la découverte de l’Amérique.

Ces inſulaires n’avoient pour armes, que l’arc avec des flèches d’un bois, dont la pointe durcie au feu, étoit quelquefois garnie de pierres tranchantes, ou d’arêtes de poiſſon. Les ſimples habits des Eſpagnols, étoient des cuiraſſes impénétrables contre ces flèches lancées avec peu d’adreſſe. Ces armes jointes