Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/382

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

que les Eſpagnols y abordèrent. Le ſouverain ne tarda pas a être averti de l’arrivée de ces étrangers. Dans cette vaſte domination, des courriers placés de diſtance en diſtance, inſtruiſoient rapidement la cour de toute ce qui arrivoit dans les provinces les plus reculées. Leurs dépêches conſiſtoient en des ſortes de coton, où étoient repréſentées les différentes circonſtances des affaires qui méritoient l’attention du gouvernement. Les figures étoient entremêlées de caractères hyérogliphiques, qui ſuppléoient à ce que l’art du peintre n’avoit pu exprimer.

On devoit s’attendre qu’un prince que ſa valeur avoit élevé au trône, dont les conquêtes avoient étendu l’empire, qui avoit des armées nombreuſes & aguerries, feroit attaquer, ou attaqueroit lui-même une poignée d’aventuriers, qui oſoient infeſter ſon domaine de leurs brigandages. Il n’en fut pas ainſi ; & les Eſpagnols, toujours invinciblement pouſſés vers le merveilleux, cherchèrent, dans un miracle, l’explication d’une conduite ſi viſiblement opposée au caractère du monarque, ſi peu aſſortie aux circonſtances où il ſe trouvoit. Les écrivains de