Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/386

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à leur tour, ces criſes violentes dont aucune partie du globe ne doit être exempte, engendrent & perpétuent la frayeur parmi les hommes. On la trouve répandue & conſacrée dans toutes les ſuperſtitions. Elle eſt plus vive dans les pays où, comme l’Amérique, les marques de ces révolutions du globe ſont plus ſenſibles & plus récentes.

L’homme épouvanté voit dans un ſeul mal le germe de mille autres. Il en attend de la terre & des cieux ; il croit voir la mort ſur ſa tête & ſous ſes pieds. Des événemens que le haſard a rapprochés lui paroiſſent liés dans la nature même & dans l’ordre des choſes. Comme il n’arrive jamais rien ſur la terre, ſans qu’elle ſe trouve ſous l’aſpect de quelque conſtellation, on s’en prend aux étoiles de tous les malheurs dont on ignore la cauſe ; & de ſimples rapports de ſituation entre des planètes, ont pour l’eſprit humain, qui a toujours cherché dans les ténèbres l’origine du mal, une influence immédiate & néceſſaire ſur toutes les révolutions qui les ſuivent ou les accompagnent.

Mais les événemens politiques, comme les plus intéreſſans pour l’homme, ont toujours eu