Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/388

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inſtances qu’on faiſoit pour preſſer ſon rembarquement, il répondoit toujours qu’on n’avoit jamais renvoyé un ambaſſadeur ſans lui donner audience. Cette obſtination ayant réduit les envoyés de Montezuma à recourir, ſelon leurs inſtructions, aux menaces, & à vanter les tréſors & les forces de leur patrie : voilà, dit le général Eſpagnol, en ſe tournant vers ſes ſoldats, voilà ce que nous cherchons, de grands périls & de grandes richeſſes. Il avoit alors fini ſes préparatifs, & acquis toutes les connoiſſances qui lui étoient néceſſaires. Réſolu à vaincre ou à périr, il brûla ſes vaiſſeaux, & marcha vers la capitale de l’empire. Sur ſa route ſe trouvoit la république de Tlaſcala, de tout tems ennemie des Mexicains, qui vouloient la ſoumettre à leur domination. Cortès ne doutant pas qu’elle ne dût favoriſer ſes projets, lui fit demander paſſage, & propoſer une alliance. Des peuples qui s’étoient interdit preſque toute communication avec leurs voiſins & que ce principe inſociable avoit accoutumés à une défiance univerſelle, ne devoient pas être favorablement diſposés pour des étrangers dont le ton étoit impérieux & qui avoient ſignalé