Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/399

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mais il ne falloit pas les détruire par de plus grandes cruautés ; il ne falloit pas ſe jeter ſur le peuple aſſemblé dans le premier temple de la ville, & l’égorger ; il ne falloit pas aſſaſſiner les nobles pour les dépouiller.

Cortès à ſon retour à Mexico, trouva les ſiens aſſiégés dans le quartier où il les avoit laiſſés. C’étoit un eſpace aſſez vaſte pour contenir les Eſpagnols & leurs alliés, & entouré d’un mur épais, avec des tours placées de diſtance en diſtance. On y avoit diſposé l’artillerie le mieux qu’il avoit été poſſible ; & le ſervice s’y étoit toujours fait avec autant de régularité & de vigilance que dans une place aſſiégée ou dans le camp le plus exposé. Le général ne pénétra dans cette eſpèce de fortereſſe qu’après avoir ſurmonté beaucoup de difficultés ; & quand il y fut enfin parvenu les dangers continuoient encore. L’acharnement des naturels du pays étoit tel qu’ils haſardoient de pénétrer par les embrâſures du canon, dans l’aſyle qu’ils vouloient forcer.

Pour ſe tirer d’une ſituation ſi déſeſpérée, les Eſpagnols ont recours à des ſorties. Elles ſont heureuſes, ſans être déciſives. Les Mexicains montrent un courage extraordinaire. Ils