Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/406

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des loix ſi peu préciſes facilitoient les vengeances particulières, ou les vues intéreſſées des prêtres & des courtiſans.

On ne parvenoit à la nobleſſe, & les nobles ne parvenoient aux dignités que par des preuves de courage, de piété & de patience. On faiſoit dans les temples un noviciat plus pénible que dans les armées ; & enſuite, ces nobles auxquels il en avoit tant coûté pour l’être, ſe dévouoient aux fonctions les plus viles dans le palais des empereurs.

Cortès penſa que dans la multitude des vaſſaux du Mexique, il y en auroit qui ſecoueroient volontiers le joug, & s’aſſocieroient aux Eſpagnols.

Il avoit vu combien les Mexicains étoient haïs des petites nations dépendantes de leur empire, & combien les empereurs faiſoient ſentir durement leur puiſſance.

Il s’étoit aperçu que la plupart des provinces déteſtoient la religion de la capitale, & que dans Mexico même, les grands, les hommes riches, dans qui l’eſprit de ſociété diminuoit la férocité des préjugés & des mœurs du peuple, n’avoient plus que de l’indifférence pour cette religion. Pluſieurs