Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/415

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entaſſées les unes ſur les autres ; que la célèbre Mexico n’étoit qu’une bourgade formée d’une multitude de cabanes ruſtiques répandues irrégulièrement ſur un grand eſpace ; & que les autres lieux dont on a voulu exalter la grandeur ou la beauté, étoient encore inférieurs à cette première des cités.

Les travaux des hommes ont toujours été proportionnés à leur force & aux inſtrumens dont ils ſe ſervoient. Sans la ſcience de la méchanique & l’invention de ſes machines, point de grands monumens. Sans quarts de cercle & ſans téleſcope, point de progrès merveilleux en aſtronomie, nulle préciſion dans les obſervations. Sans fer, point de marteaux, point de tenailles, point d’enclumes, point de forges, point de ſcies, point de haches, point de coignées, aucun ouvrage en métaux qui mérite d’être regardé, nulle maçonnerie, nulle charpente, nulle menuiſerie, nulle architecture, nulle gravure, nulle ſculpture. Avec ces moyens, quel tems ne faut-il pas à nos ouvriers pour séparer de la carrière, enlever & tranſporter un bloc de pierre ? Quel tems pour l’équarrir ? Sans nos reſſources, comment en viendroit-on