Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/426

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paſſés. L’indifférence des conquérans pour tout ce qui n’avoit pas trait à une avidité inſatiable leur fit négliger la clef de ces dépôts importans. Bientôt leurs moines les regardèrent comme des monumens d’idolâtrie ; & le premier évêque de Mexico, Zummaraga, condamna aux flammes tout ce qu’on en put raſſembler. Le peu qui échappa de ce fanatique incendie & qui s’eſt conſervé ſous l’un & l’autre hémiſphère, n’a pas diſſipé depuis les ténèbres où la négligence des premiers Eſpagnols nous avoit plongés.

On ignore juſqu’à l’époque de la fondation de l’empire. À la vérité, les hiſtoriens Caſtillans nous diſent qu’avant le dixième ſiècle ce vaſte eſpace n’étoit habité que par des hordes errantes & tout-à-fait ſauvages. Ils nous diſent que vers cette époque, des tribus venues du Nord & du Nord-Oueſt, occupèrent quelques parties du territoire & y portèrent des mœurs plus douces. Ils nous diſent que trois cens ans après, un peuple encore plus avancé dans la civiliſation & ſorti du voiſinage de la Californie s’établit ſur les bords des lacs & y bâtit Mexico. Ils nous diſent que cette dernière nation, ſi