Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/443

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à l’eſprit de l’évangile, au bon ordre de la ſociété : c’eſt ſa durée ; c’eſt la diverſité des édits des empereurs, la contradiction des canons, l’entêtement de pluſieurs évêques ; c’eſt ſur-tout l’extravagance des juriſconſultes, ſur l’étendue de l’aſyle ſelon le titre des égliſes. Si c’eſt une grande égliſe, l’aſyle aura tant de pieds de franchiſe hors de ſon enceinte ; ſi c’eſt une moindre égliſe, la franchiſe de l’enceinte ſera moins étendue ; moins encore ſi c’eſt une chapelle ; la même que l’égliſe ſoit conſacrée ou ne le ſoit pas.

Il eſt bien étrange que dans une longue ſuite de générations, pas un monarque, pas un eccléſiaſtique, pas un magiſtrat, pas un ſeul homme n’ait rappelé à ſes contemporains les beaux jours du chriſtianiſme. Autrefois, auroit-il pu leur dire, autrefois le pécheur étoit arrêté pendant des années à la porte du temple où il expioit ſa faute expoſé aux injures de l’air, en préſence de tous les fidèles, de tous les citoyens. L’entrée de l’égliſe ne lui étoit accordée que pas à pas. Il n’approchoit du ſanctuaire qu’à meſure que ſa pénitence s’avançoit. Et aujourd’hui un ſcélérat, un concuſſionnaire, un voleur, un aſſaſſin