Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/449

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ils ſe parjurent. Ils aviliſſent les magiſtrats ; ils les croiſent dans leurs opérations. Il n’y a point de forfaits qu’ils ne puiſſent commettre impunément. Ils inſpirent aux peuples l’eſprit de la révolte. Ce ſont autant de fauteurs de la ſuperſtition, la cauſe de tous les troubles qui ont agité ces contrées lointaines. Tant qu’ils y ſubſiſteront, ils y entretiendront l’anarchie, par la confiance auſſi aveugle qu’illimitée qu’ils ont obtenue des peuples, & par la puſillanimité qu’ils ont inſpirée aux dépoſitaires de l’autorité dont ils diſpoſent par leurs intrigues. De quelle ſi grande utilité ſont-ils donc ? Seroient-ils délateurs ? Une ſage adminiſtration n’a pas beſoin de ce moyen. Les ménageroit-on comme un contrepoids à la puiſſance des vices-rois ? C’eſt une terreur panique. Seroient-ils tributaires des grands ? C’eſt un vice qu’il faut faire ceſſer. Sous quelque face qu’on conſidère les choſes, les moines ſont des misérables qui ſcandaliſent & qui fatiguent trop le Mexique pour les y laiſſer ſubſiſter plus long-tems.

La ſoumiſſion, l’ordre y furent de nouveau & plus généralement troublés en 1693, par une loi qui interdiſoit aux indiens l’uſage