Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/490

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& de les dégager des matières étrangères qui les enveloppent.

Pour séparer l’or des pierres qui le contiennent, il ſuffit de les écraſer & de les réduire en poudre. On triture enſuite la matière pulvérisée avec du vif argent, qui s’unit avec ce précieux métal, mais ſans s’unir, ni avec le roc, ni avec le ſable, ni avec la terre qui s’y trouvoient mêlés. Avec le ſecours du feu, on diſtille enſuite le mercure, qui, en partant, laiſſe l’or au fond du vaſe dans l’état d’une poudre qu’on purifie à la coupelle. L’argent vierge n’exige pas d’autres préparations.

Mais quand l’argent eſt combiné avec des ſubſtances étrangères, ou avec des métaux d’une nature différente, il faut une grande capacité & une expérience conſommée pour le purifier. Tout autoriſe à penſer qu’on n’a pas ce talent dans le Nouveau-Monde. Auſſi eſt-il généralement reçu, que des mineurs Allemands ou Suédois, trouveroient dans le minéral déjà exploité, plus de richeſſes que l’Eſpagnol n’en a déjà tirées. Ils éleveroient leur fortune ſur des mines, qu’un défaut d’intelligence a fait rejeter comme inſuffiſan-