Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/50

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tation de territoire, d’autres cauſes encore ont amélioré ſon ſort. Mais jamais ſa deſtinée, jamais la deſtinée du corps qui lui donne des loix ne ſeront brillantes.

La poſition locale du Danemarck, le génie de ſes peuples, ſon degré de puiſſance relative ; tout l’éloigne d’un grand commerce aux Indes. Ses provinces ſont-elles aſſez riches pour fournir les ſommes néceſſaires aux grandes ſpéculations, ou les étrangers livreront-ils leurs capitaux à une aſſociation ſoumiſe aux caprices, exposée aux vexations d’une autorité illimitée ? Il eſt dans la nature du gouvernement deſpotique de rompre les liens qui doivent unir les nations ; & quand il a brisé ce reſſort, il ne peut plus le rétablir. C’eſt la confiance qui rapproche les hommes, qui unit les intérêts ; & le pouvoir arbitraire eſt incompatible avec la confiance, parce qu’il détruit toute sûreté.

Le projet formé en 1728 de tranſférer de Copenhague à Altena le ſiège du commerce avec l’Aſie, pouvoit bien procurer quelques avantages : mais il ne levoit aucun des obſtacles qu’on vient d’expoſer. Ainſi, nous ne craindrons pas de dire que l’Angleterre & la Hollande