Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/532

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jouter à ſa conquête la Californie. Lui-même, il ſe chargea, en 1526 de l’expédition, mais elle ne fut pas heureuſe. Celles qui ſe ſuccédèrent rapidement, pendant deux ſiècles, eurent le même ſort, ſoit que les particuliers en ſupportâſſent les frais, ſoit qu’elles ſe fiſſent aux dépens du gouvernement ; & cette continuité de revers n’eſt pas inexplicable.

L’uſage de lever les vues, les plans, les cartes des lieux qu’on parcouroit n’étoit pas alors fort commun. Si quelque aventurier plus intelligent ou plus laborieux que ſes compagnons écrivoit une relation de ſon voyage, cet écrit étoit rarement placé dans les dépôts publics. L’y mettoit-on ? Enſeveli dans la pouſſière, il étoit oublié. L’impreſſion auroit remédié à cet inconvénient, mais la crainte que les étrangers ne fuſſent inſtruits de ce qu’on croyoit important de leur cacher, faiſoit rejeter ce moyen de communication. De cette manière, les peuples n’acquéroient aucune expérience. Les abſurdités ſe perpétuoient ; & les derniers entrepreneurs échouèrent par les mêmes fautes qui avoient empêché le ſuccès des premiers.

On avoit entièrement renoncé à l’acqui-