Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/542

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ternativement la mer fâcheuſe & dangereuſe.

La côte qui borde cet océan a ſix cens lieues. Autrefois, il ne ſortoit des rades que la nature y a formées, ni un bâtiment pour le commerce, ni un canot pour la pêche. Cette inaction étoit bien en partie la ſuite de l’indolence des peuples : mais les funeſtes diſpoſitions faites par la cour de Madrid y avoient plus de part encore.

La communication, entre les empires des incas & de Montezuma devenus provinces Eſpagnoles, fut libre dans les premiers tems par la mer du Sud. On la borna quelque tems après à deux navires. Elle fut abſolument prohibée en 1636. Des repréſentations preſſantes & réitérées déterminèrent à la rouvrir au bout d’un demi-ſiècle, mais avec des reſtrictions qui la rendoient nulle. Ce n’eſt qu’en 1774, qu’il a été permis à l’Amérique Méridionale & Septentrionale de faire tous les échanges que leur intérêt mutuel pourroit comporter. Les différentes contrées de ces deux régions tireront, ſans doute, de grands avantages de ce nouvel ordre de choſes. On peut prédire cependant qu’il ſera plus utile au pays de Guatimala qu’à tous les autres.