Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/544

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

cens quintaux qu’on en porte en Europe appartiennent au gouvernement. S’il y en a plus que la cour ne peut conſommer, on le vend au public le double de ce que coûte celui de Caraque.

Quoiqu’au centre du Mexique, Chiapa formoit un état indépendant de cet empire à l’arrivée des Eſpagnols : mais ce canton plia auſſi devant des armes que rien n’arrêtoit. Il y eut là peu de ſang répandu, & les Indiens y ſont encore plus nombreux qu’ailleurs. Comme la province n’eſt abondante qu’en grains, en fruits, en pâturages, peu des conquérans s’y fixèrent ; & c’eſt peut-être pour cela que l’homme y eſt moins dégradé, moins abruti que dans les contrées remplies de mines ou avantageuſement ſituées pour le commerce. Les origènes montrent de l’intelligence, ont quelque aptitude pour les arts, & parlent une langue qui a de la douceur, même une ſorte d’élégance. Ces qualités ſont ſur-tout remarquables à Chiapa de los-Indios, ville aſſez importante où leurs familles les plus conſidérables ſe ſont réfugiées, qu’ils occupent ſeuls, & où ils jouiſſent de grands privilèges. Sur la rivière qui