Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/553

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mulets & quelques autres objets envoyés à la Jamaïque, ils expédièrent cette année, pour l’Europe, huit cens mille pieds de bois de Mahagoni, deux cens mille livres peſant de ſalſe-pareille & dix mille livres d’écailles de tortue. Les bras ont été multipliés depuis. On a commencé à planter des cannes ; dont le premier ſucre s’eſt trouvé d’une qualité ſupérieure. De bons obſervateurs affirment qu’une poſſeſſion tranquille du pays des Moſquites, vaudroit mieux un jour pour la Grande-Bretagne, que toutes les iſles qu’elle occupe actuellement dans les Indes Occidentales.

La nation ne paroît former aucun doute ſur ſon droit de propriété. Jamais, diſent ſes écrivains, l’Eſpagne ne ſubjugua ces peuples, & jamais ces peuples ne ſe ſoumirent à l’Eſpagne. Ils étoient indépendans, de droit & de fait, lorſqu’en 1670 leurs chefs ſe jetèrent d’eux-mêmes dans les bras de l’Angleterre, & reconnurent ſa ſouveraineté. Cette ſoumiſſion étoit ſi peu forcée qu’elle fut renouvelée à pluſieurs repriſes. À leur ſollicitation, la cour de Londres envoya ſur leur territoire en 1741, un corps de troupes, que ſuivit