Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/562

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les Anglois ne trouveront plus de débouchés. Sans avoir manqué à ſes engagemens, la cour de Madrid ſe verra délivrée d’une concurrence qui lui rendoit inutile la poſſeſſion de deux grandes provinces. Quelquefois Cadix tire le bois directement du lieu de ſon origine ; plus ſouvent il eſt envoyé à la Vera-Crux, qui eſt le vrai point d’union du Mexique avec l’Eſpagne.

XXVI. C’eſt principalement par Vera-Crux que le Mexique communique avec l’Eſpagne. Maximes par leſquelles ce commerce a été conduit juſqu’ici.

Vieja Vera-Crux ſervit d’abord d’entrepôt. Cette ville, fondée par Cortès ſur la plage où il aborda d’abord, eſt placée ſur les bords d’une rivière qui manque d’eau une partie de l’année, mais qui dans la ſaiſon des pluies peut recevoir les plus grands vaiſſeaux. Le danger auquel ils étoient expoſés, dans une poſition où rien ne les défendoit contre la violence des vents ſi communs dans ces parages, fit chercher un abri plus ſûr, & on le trouva dix-huit milles plus bas ſur la même côte. On y bâtit Vera-Crux Nueva, à ſoixante-douze lieues de la capitale de l’Empire.

Vera-Crux Nueva eſt ſituée ſous un ciel qu’un ſoleil brûlant & de fréquens orages rendent déſagréable & mal-ſain. Des ſables arides la bornent au Nord & des marais infects à l’Oueſt