Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/566

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porter au Mexique le vif-argent néceſſaire à l’exploitation des mines. Le Pérou le fourniſſoit originairement : mais les envois étoient ſi lents, ſi incertains, ſi ſouvent accompagnés de fraude, qu’en 1734, il fut jugé plus convenable de les faire d’Europe même. Les mines de Guadalcanal en fournirent d’abord les moyens. On les a depuis négligées pour les mines plus abondantes d’Almaden en Eſtramadoure. Les azogues ſe chargent à leur retour du produis des ventes faites depuis le départ de la flotte, des ſommes rentrées pour les crédits accordés, & des fonds que les négocians Mexicains veulent employer pour leur compte dans l’expédition prochaine. Le gouvernement permet habituellement que trois ou quatre navires marchands ſuivent les vaiſſeaux. Leur cargaiſon entière devroit être en fruits ou en boiſſons : mais il s’y gliſſe frauduleuſement des objets plus importans. Ces bâtimens reviennent toujours ſur leur leſt, à moins que par une faveur ſpéciale, on ne leur permette de prendre quelque cochenille.

Si des raiſons de convenance ou de politique retardent le départ d’une nouvelle flotte, la cour fait paſſer de la Havane à la Vera--