Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/80

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patrie les privoit ſi injuſtement. Ce ne fut qu’en 1748 que le gouvernement ouvrit les yeux. À cette époque, on comprit enfin que le bien public vouloit que les laboureurs n’euſſent que l’étendue du ſol qu’ils pourroient exploiter convenablement ; & la diète les autoriſa à diviſer leur héritage en autant de portions qu’ils le voudroient. Ce nouvel ordre de choſes a déjà diminué les émigrations, & doit amener, avec le tems, l’amélioration de l’agriculture.

Elle étoit, dit-on, aſſez floriſſante, lorſque Guſtave-Vaza monta ſur le trône. Cette opinion manque viſiblement de vraiſemblance, puiſqu’avant cette époque, l’empire n’étoit ſorti des horreurs de l’anarchie, que pour paſſer ſous le joug d’une tyrannie étrangère. Au moins eſt-il certain que depuis, ce premier des arts a toujours été languiſſant. La nation s’eſt vue continuellement réduite à tirer de ſes voiſins une grande partie de ſes ſubſiſtances, & quelquefois pour ſix ou ſept millions de livres. Pluſieurs cauſes ont contribué à cette infortune. On pourroit placer parmi les plus conſidérables, la diſperſion d’un petit nombre d’hommes ſur un trop grand