Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/86

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toutes les mers. Ceux qui l’arboroient ne tardèrent pas à acquérir de l’habileté & de l’expérience. Leurs progrès parurent même à des politiques éclairés devenir trop conſidérables pour un pays dépeuplé. Ils pensèrent qu’il falloit s’en tenir à l’exportation des productions de l’état, à l’importation de celles dont il avoit beſoin, & abandonner le commerce purement de fret. Ce ſyſtême a été vivement combattu. D’habiles gens ont cru, que bien loin de gêner cette branche d’induſtrie, il convenoit de l’encourager, en aboliſſant tous les réglemens qui la contrarient. Le droit excluſif de paſſer le Sund, fut anciennement attribué à un petit nombre de villes déſignées ſous le nom de Staple. Tous les ports même ſitués au Nord de Stockholm & d’Abo, furent aſſervis à porter leurs denrées à l’un de ces entrepôts, & à s’y pourvoir des marchandiſes de la Baltique, qu’ils auroient pu ſe procurer, de la première main, à meilleur marché. Ces odieuſes diſtinctions, imaginées dans des tems barbares & qui tendent à favoriſer le monopole des marchands, exiſtent encore. Les ſpéculateurs les plus ſages, en matière d’adminiſtration, déſirent qu’elles ſoient anéan-