Aller au contenu

Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/140

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

où elles ſont plongées, & que les ſemences qu’on y a jetées produiront, un peu plutôt un peu plus tard, des fruits abondans. Entre la vie ſauvage & l’état de ſocieté, c’eſt un déſert immenſe à traverſer : mais de l’enfance de la civiliſation à la vigueur du commerce, il n’y a que des pas à faire. Le tems, qui accroît les forces, abrège les diſtances. Le fruit qu’on retireroit du travail de ces peuplades nouvelles, en leur procurant des commodités, donneroit des richeſſes à l’Eſpagne.

XIX. Courte deſcription du nouveau royaume de Grenade.

Derrière les côtes très-étendues, dont nous venons de parler, & dans l’intérieur des terres, eſt ce que les Eſpagnols appellent le nouveau royaume de Grenade. Il a une étendue prodigieuſe. Son climat eſt plus ou moins humide, plus ou moins froid, plus ou moins chaud, plus ou moins tempéré, ſelon la direction des branches des Cordelières qui en coupent les différentes parties. Peu de ces montagnes ſont ſuſceptibles de culture : mais la plupart des plaines, la plupart des vallées qui les séparent offrent un ſol fertile.

Même avant la conquête, le pays étoit fort peu habité. Au milieu des ſauvages qui