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Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/153

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& d’avoir négligé celles qui ont été découvertes ſucceſſivement. Le reproche paroit mal-fondé à des gens éclairés qui ont vu les choſes de très-près, ils penſent généralement que les mines de ce diſtrict ne ſont pas aſſez abondantes pour ſoutenir les frais qu’il faudroit faire pour les exploiter. Nous ne nous permettrons pas de prononcer ſur cette conteſtation. Cependant, pour peu qu’on réfléchiſſe ſur la paſſion que les Eſpagnols montrèrent dans tous les tems pour un genre de richeſſe qui, ſans aucun travail de leur part, ne coûtoit que le ſang de leurs eſclaves, on préſumera qu’il n’y a qu’une entière impoſſibilité fondée ſur des expériences répétées, qui ait pu les déterminer à ſe refuſer à leur penchant naturel & aux prenantes ſollicitations de leur métropole.

Dans le pays de Quito, les manufactures exercent les bras qu’énervent ailleurs les mines. On y fabrique beaucoup de chapeaux, beaucoup de toiles de coton, beaucoup de draps groſſiers. Avec le produit de ce qu’en conſommoient les différentes contrées de l’Amérique Méridionale, il payoit les vins, les eaux-de-vie, les huiles qu’il ne lui fut