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Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/160

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ſuivis, & la cochenille ſyſveſtre que le pays même fourniſſoit à leurs manufactures, & la cannelle groſſière qu’ils tiroient de Quixos & de Macas : mais ſes conſeils n’ont rien produit juſqu’ici, ſoit que ces productions ſe ſoient refusées à toute amélioration, ſoit qu’on n’ait fait aucun effort pour les y amener.

La dernière conjecture paroîtra la plus vraiſemblable à ceux qui auront une juſte idée des maîtres du pays. Plus généralement encore que les autres Eſpagnols Américains, ils vivent dans une oiſiveté dont rien ne les fait ſortir, dans des débauches qu’aucun motif ne peut interrompre. Ces mœurs ſont plus particulièrement les mœurs des hommes que la naiſſance, les emplois ou la fortune ont fixés dans la ville de Quito, capitale de la province & très-agréablement bâtie ſur le penchant de la célèbre montagne de Pichincha. Cinquante mille meſſe, Indiens ou nègres, excités par ces exemples séduiſans, infeſtent auſſi ce séjour de leurs vices & y pouſſent en particulier la paſſion pour l’eau-de-vie de ſucre & pour le jeu à des excès inconnus dans les autres grandes cités du Nouveau-Monde.