Aller au contenu

Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/162

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

des remparts de glace, du centre deſquels la flamme s’élance en tourbillons, ou effrayant celui qui les franchit par des abîmes obſcurs & muets creusés à ſes côtés ; pluſieurs donnant iſſue à des torrens impétueux qui deſcendent avec fracas de leurs flancs entr’ouverts, à des rivières, à des fleuves, à des fontaines, à des ſources bouillantes ; toutes promenant leurs ombres rafraîchiſſantes ſur les plaines qui les entourent, & leur prêtant un abri ſucceſſif contre les ardeurs du ſoleil, du moment où cet aſtre dore leur cime, en ſe levant, juſqu’au moment où il ſe couche. À cet aſpect, dis-je, tout homme s’arrête avec étonnement, & le ſcrutateur de la nature tombe dans la méditation.

Il ſe demande qui eſt-ce qui a donné naiſſance, là au Véſuve, à l’Etna, à l’Apennin ; ici aux Cordelières ? Ces monts ſont-ils auſſi vieux que le monde ? ont-ils été produits en un inſtant ? ou la molécule pierreuſe qu’on en détache eſt-elle plus ancienne qu’eux ? Seroient-ils les os d’un ſquelette dont les autres ſubſtances terreſtres ſeroient les chairs ? Sont-ils iſolés, ou ſe tiennent-ils par un grand tronc commun dont ils ſont autant de rameaux,