Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/171

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l’empire. Des pèlerins y accouroient en foule des provinces avec des offrandes d’or, d’argent & de pierreries. C’eſt, dans le pays, une tradition généralement reçue, qu’à l’arrivée des Eſpagnols, les prêtres & les peuples jetèrent tant de richeſſes dans les eaux, comme cela venoit de ſe pratiquer à Cuſco, dans un autre lac, ſix lieues au Sud de cette célèbre capitale. De la plupart des lacs ſortent des torrens qui, avec le tems, ont creusé des gorges d’une profondeur effrayante. À leur ſommet ſont ordinairement les mines, dans un terrein généralement aride. C’eſt un peu plus bas que le bled croît, que les troupeaux paiſſent. Dans le fond ſont cultivés le ſucre, les fruits & le maïs.

La côte d’une longueur immenſe, & depuis huit juſqu’à vingt lieues de largeur, qui s’étend de la plaine dont nous venons de parler à la mer, & que nous connoiſſons ſous le nom de vallées, n’eſt qu’un amas de ſables. La ſolitude & une éternelle ſtérilité ſembloient devoir être le partage de ce ſol ingrat.

La nature varie, & varie d’une manière très-remarquable, dans ce terrein ſi inégal. Les lieux les plus exhauſſés ſont éternelle-