Aller au contenu

Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/176

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

inſtinct naturel écartent les jambes pour ne pas tomber. À ces indices, les hommes fuient de leurs maiſons & courent chercher dans l’enceinte des places ou dans la campagne un aſyle contre la chute de leurs toits. Les cris des enfans, les lamentations des femmes, les ténèbres ſubites d’une nuit inattendue : tout ſe réunit pour agrandir les maux trop réels d’un fléau qui renverſe tout, par les maux de l’imagination qui ſe trouble, ſe confond & perd dans la contemplation de ce déſordre, l’idée & le courage d’y remédier.

La diverſité des aſpects ſous leſquels les volcans ſe ſont préſentés à un de nos obſervateurs les plus infatigables & les plus intelligens, lui a déſigné différentes époques, séparées les unes des autres par des intervalles de tems ſi conſidérables, que la formation première de notre demeure en eſt renvoyée à une ancienneté dont l’imagination s’effraie. À la première de ces époques, les volcans jettent de leurs ſommets du feu, de la fumée, des cendres, & verſent de leurs flancs entr’ouverts des torrens de lave. À la ſeconde, ils ſont éteints, ils le ſont tous, & ne préſentent qu’une vaſte chaudière. À