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Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/276

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Coquimbo ou la Serena, ville élevée, en 1544, à cinq ou ſix cens toiſes de la mer, pour contenir les Indiens & pour aſſurer la communication du Chili avec le Pérou, ne fut jamais conſidérable. On la vit diminuer encore après que des pirates l’eurent ſaccagée & brûlée. Malgré la fertilité de ſes campagnes, quoiqu’on ait ouvert d’abondantes mines du meilleur cuivre à ſon voiſinage, elle ne s’eſt jamais bien relevée de cette infortune.

Valparaiſo ne fut d’abord qu’un amas de cabanes deſtinées à recevoir les marchandiſes qui venoient du Pérou, les denrées qu’on vouloit y envoyer. Peu-à-peu, les agens de ce commerce qui appartenoit en entier aux négocians de la capitale, réuſſirent à ſe l’approprier. Alors, ce vil hameau, quoique placé dans une ſituation très-déſagréable, devint une ville floriſſante. Son port s’enfonce une lieue dans les terres. Le fond en eſt d’une vaſe gluante & ferme. À mille toiſes du rivage, il a trente-ſix ou quarante braſſes d’eau, & quinze ou ſeize tout près de la plage. Dans les mois d’avril & de mai, les vents du Nord feroient courir quelques dangers aux navires, ſi on négligeoit de les amarrer fortement.