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Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/288

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vue ; & alors ces voyages duroient une année entière.

Un pilote de l’ancien monde, qui avoit enfin obſervé les vents, n’y employa qu’un mois. Il paſſa pour ſorcier. L’inquiſition, qui eſt ridicule par ſon ignorance quand elle n’eſt pas odieuſe par ſes fureurs, le fit arrêter. Son journal le juſtifia. On y reconnut que, pour avoir le même ſuccès, il ne falloit que s’éloigner des côtes ; & cette méthode fut adoptée généralement.

Le Chili envoie au Paraguay des vins, des eaux-de-vie, des huiles & ſur-tout de l’or. On lui donne en paiement des mulets, de la cire, du coton, l’herbe du Paraguay, des nègres, & on lui donnoit beaucoup de marchandiſes de notre hémiſphère, avant que les négocians de Lima euſſent obtenu, par leur argent ou par leur crédit, que cette dernière branche de commerce ſeroit interdite. La communication des deux colonies ne ſe fait point par l’océan. On a jugé plus court, plus ſur & même moins diſpendieux de ſe ſervir de la voie de terre, quoiqu’il y ait trois cens ſoixante-quatre lieues de Sant-Yago à Buenos-Aires, & qu’il en faille faire plus de quarante