Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/297

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traverſer. Elle n’éprouva, comme on l’avoit prévu, que de légers obſtacles. Jean Ortis de Zarate l’exécuta en 1581, ſur un ſol abandonné depuis quarante ans. Quelques-unes des petites nations, qui étoient dans le voiſinage de la place, ſubirent le joug. Celles qui tenoient davantage à leur liberté, s’éloignèrent, pour s’éloigner encore à meſure que les établiſſemens de leurs oppreſſeurs acquéroient de l’accroiſſement. La plupart finirent par ſe réfugier au Chaco.

VIII. Ceux des Indiens qui ne veulent pas ſubir le joug de l’Eſpagne ſe réfugient au Chaco.

Ce pays, qui a deux cens cinquante lieues de long & cent cinquante de large, paſſe pour un des meilleurs de l’Amérique, & on le croit peuplé de cent mille ſauvages. Ils forment, comme dans les autres parties du Nouveau-Monde, un grand nombre de nations, dont quarante-ſix ou quarante-ſept ſont très-imparfaitement connues.

Pluſieurs rivières traverſent cette contrée. La Pilcomayo, plus conſidérable que toutes les autres, ſort de la province de Charcas & ſe diviſe en deux branches, ſoixante-dix lieues avant de ſe perdre dans Rio de la Plata. Son cours paroiſſoit la voie la plus convenable pour établir des liaiſons ſuivies