Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/314

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marché, qu’ils ne coûtoient que deux livres, quoique les acheteurs rebutâſſent ceux qui avoient la plus légère imperfection, parce qu’ils devoient le même impôt que ceux qui étoient le mieux conditionnés. Avec le tems, le nombre en diminua tellement qu’il fallut donner 43 liv. 4 ſols pour les grands, 37 liv. 16 s. pour les médiocres & 32 liv. 8 ſols pour les petits. Le gouvernement, qui voyoit avec regret ſe réduire peu à peu à rien cette branche de commerce, défendit de tuer les jeunes taureaux. Quelques citoyens actif réunirent un grand nombre de géniſſes dans des parcs immenſes ; & depuis ces innovations, les cuirs qui ſont tous en poil & qui pèſent depuis vingt juſqu’à cinquante livres, ont baiſſé d’environ un tiers. Tous doivent au fiſc onze livres.

Depuis 1748 juſqu’en 1753, l’Eſpagne reçut, par an, de cette colonie 8 752 065 livres. L’or entra dans cette ſomme pour 1 524 705 liv. ; l’argent pour 3 780 000 liv. ; & les productions pour 3 447 360 livres. Le dernier article fut formé par trois cens quintaux de laine de vigogne, qui produiſirent 207 360 livres, & par cent cinquante mille