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Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/36

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des approviſionnemens ; & il ajouta à cette liberté indéfinie toutes les faveurs qui ne coûtoient rien au fiſc.

Cependant, en réuniſſant tous leurs moyens, les aſſociés ne purent équiper que trois petits navires ; ils ne purent raſſembler que cent quarante-quatre fantaſſins & trente-ſix cavaliers. C’étoit bien peu pour les grandes vues qu’il falloit remplir : mais, dans le Nouveau-Monde, les Eſpagnols attendoient tout de leurs armes ou de leur courage ; & Pizarre ne balança pas à s’embarquer dans le mois de février de l’an 1531. La connoiſſance qu’il avoit acquiſe de ces mots, lui fit éviter les calamités qui avoient traversé ſa première expédition ; & il n’éprouva d’autre malheur que celui d’être forcé par les vents contraires de débarquer à cent lieues du port où il s’étoit proposé d’aborder.

Il fallut s’y rendre par terre. On ſuivit la côte qui étoit très-difficile, en forçant ſes habitans à donner leurs vivres, en les dépouillant de l’or qu’ils avoient, en ſe livrant à cet eſprit de rapine & de cruauté qui formoit les mœurs de ces tems barbares. L’iſle de Puna qui défendoit la rade fut forcée ; &