Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/69

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la forme convenables aux uſages pour leſquels ils étaient deſtinés. Les poids n’étoient pas inconnus, & l’on découvre de tems en tems des balances dont les baſſins ſont d’argent & ont la figure d’un cône renversé.

Deux eſpèces de pierre, l’une molle & l’autre dure, l’une entièrement opaque & l’autre un peu tranſparente, l’une noire & l’autre couleur de plomb, ſervoient de miroir : on étoit parvenu à leur donner un poli ſuffiſant pour réfléchir les objets. La laine, le coton, les écorces d’arbres recevoient des mains de ce peuple un tiſſu plus ou moins ſerré, plus ou moins groſſier, dont on s’habilloit, dont on faiſoit même quelques meubles. Ces étoffes, ces toiles étoient teintes en noir, en bleu & en rouge par le moyen du rocou, de différentes herbes & d’une fève ſauvage qui croit dans les montagnes. On donnoit aux émeraudes toutes les figures. Ce qu’on en tire aſſez ſouvent des tombeaux, la plupart fort élevés, où les citoyens diſtingués ſe faiſoient enterrer avec ce qu’ils poſſédoient de plus rare, prouve que ces pierres précieuſes avoient une perfection qu’on ne leur a pas retrouvée ailleurs. Des heureux haſards