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Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/83

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aſſez long-tems pour l’empêcher de jouer un rôle dans les révolutions qui s’étoient ſuccédées ſi rapidement. L’anarchie qu’il trouva établie, lui fit naître la pensée de ſe ſaiſir de l’autorité. Son nom & ſes forces ne permirent pas de la lui refuſer : mais ſon uſurpation fut ſcellée de tant d’atrocités, qu’on regretta Nunnez. Il fut tiré de ſon exil, & ne tarda pas à ſe voir aſſez de forces pour tenir la campagne. Les troubles civils recommencèrent. La fureur fut extrême dans les deux partis. Perſonne ne demandoit ni ne faiſoit quartier. Les Indiens furent forcés de prendre part à cette guerre comme aux précédentes, les uns ſous les étendards du vice-roi, les autres ſous ceux de Gonzale. Ils traînoient l’artillerie, ils applaniſſoient les chemins, ils portoient le bagage. Après des ſuccès long-tems variés, la fortune couronna la rébellion ſous les murs de Quito, dans le mois de janvier de l’an 1545. Nunnez, & la plupart des ſiens, furent maſſacrés dans cette journée.

Pizarre reprit le chemin de Lima. On y délibéra ſur les cérémonies qu’on devoit faire à ſa réception. Quelques officiers vouloient qu’on portât un dais ſous lequel il marcheroit