Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/267

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Elle eſt couverte d’une écorce peu dure, qui renferme une moelle plus ou moins compacte, remplie d’un ſuc doux & viſqueux.

Des nœuds la coupent par intervalles, & donnent naiſſance aux feuilles qui ſont longues, étroites, coupantes ſur les bords & engrainées à leur baſe. Celles du bas tombent, à meſure que la tige s’élève. Elle eſt terminée par une pannicule ſoyeuſe, aſſez conſidérable, dont chaque fleur a trois étamines & une ſeule graine, recouverte d’un calice à deux feuillets, entouré de poils.

Cette plante eſt cultivée de toute ancienneté dans quelques contrées de l’Aſie & de l’Afrique. Vers le milieu du douzième ſiècle, on en enrichit la Sicile, d’où elle paſſa dans les provinces méridionales de l’Eſpagne. Elle fut depuis naturalisée à Madère & aux Canaries. C’eſt de ces iſles qu’on la tira pour la porter dans le Nouveau-Monde, où elle a auſſi-bien proſpéré que ſi elle en étoit originaire.

Toutes les terres ne lui conviennent pas également. Celles qui ſont graſſes & fortes, baſſes & marécageuſes, environnées de bois, ou nouvellement défrichées, ne pro-