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Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/325

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1778, aſſure aux poſſeſſeurs la propriété de ce qui ſe trouvera dans leurs mains, ſous la condition d’une redevance annuelle d’un réal & un quart ou ſeize ſols ſix deniers & demi pour chaque portion de terre de vingt-cinq mille ſept cens huit toiſes qu’on mettra en culture, & de trois quarts de réal ou dix ſols un denier & demi pour celle qui reſtera en pâture. Ce léger tribut doit ſervir à l’habillement des milices, composées de dix-neuf cens hommes d’infanterie & de deux cens cinquante chevaux. Sous les mêmes clauſes, le reſte de l’iſle ſera diſtribué à ceux qui ont peu ou qui même n’ont rien. Ces derniers, déſignés par le nom d’agrégés, ſont au nombre de ſept mille huit cens trente-cinq.

Ce plan n’opérera pas la révolution que le conſeil d’Eſpagne en attend, quoique contre la diſpoſition formelle des loix, tout colon qui voudra établir des ſucreries ſoit autorisé à appeler les étrangers qui pourront le former à cette culture. Il faudroit autoriſer ces colons à vendre librement aux François, aux Hollandois, aux Anglois, aux Danois les beſtiaux qui ne leur ont été livrés juſqu’ici qu’en fraude.