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Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/172

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tous rendus à leurs ateliers, n’eſt-ce pas une heureuſe néceſſité que les denrées ſe multiplient ?

La colonie a d’autres raiſons encore pour eſpérer des accroiſſemens rapides. Il lui reſta des terreins en friche, & ceux qui ſont déjà cultivés ſont ſuſceptibles d’amélioration. Ses dettes ſont peu conſidérables. Avec moins de beſoins que les établiſſemens où la richeſſe a depuis long-tems multiplié les goûts & les déſirs, elle peut accorder davantage au progrès de ſes cultures. Les iſles Angloiſes continueront à lui fournir des eſclaves, ſi les navigateurs François ſe bornent toujours à lui en porter annuellement cinq ou ſix cens comme ils l’ont fait. La réunion de ces circonſtances fait préſumer que la Guadeloupe arrivera bientôt d’elle-même au faîte de ſa proſpérité, ſans le ſecours & malgré les entraves du gouvernement.

XXXII. Meſures priſes par la France pour préſerver la Guadeloupe de l’invaſion.

Mais la France peut-elle s’aſſurer de jouir long-tems & tranquillement de cette poſſeſſion ? Si l’ennemi qui attaqueroit la colonie ne vouloit que ravager la Grande-Terre, y enlever les eſclaves & les beſtiaux, il ſeroit impoſſible de l’en empêcher, ou même de