Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/326

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de ce ſyſtême en 1765. Si l’on abandonna un ſi heureux plan, ce fut par une ſuite de cette fatale inſtabilité qui, depuis ſi long-tems, décrie les opérations maritimes de la France. On le reprendra donc, & l’on aſſurera en même-tems aux colonies le débouché de toutes leurs productions.

Ces établiſſemens offrent chaque année à la métropole, leur conſommation prélevée, cent mille barriques de ſirop, dont la valeur peut être de neuf à dix millions. Par un intérêt mal entendu, elle les a privées, elle s’eſt privée elle-même de ce bénéfice, dans la crainte de nuire au débit de ſes propres eaux-de-vie. Celles de ſucre toujours au-deſſous de celles de vin, ne peuvent être que la boiſſon des peuples pauvres, ou même des gens les moins aisés chez les nations riches. Elles n’obtiendront la préférence que ſur celles de grain que la France ne diſtille pas. Les ſiennes auront toujours pour conſommateurs, même dans les iſles, la claſſe d’hommes aſſez aisée pour les payer. Le gouvernement ne pourroit donc revenir trop tôt d’une erreur également injuſte & funeſte, ni recevoir trop tôt dans ſes ports

les