Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/510

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

raiſon ceux qu’on accuſoit à tort. Mais le peu de monde qui fut employé à cette expédition ; la jalouſie des chefs qu’on y deſtina ; la défection des Caraïbes rouges, qui ne voulurent donner contre leurs rivaux aucun des ſecours qu’ils avoient promis à des alliés trop dangereux ; la difficulté des ſubſiſtances ; l’impoſſibilité d’atteindre des ennemis cachés dans des bois & dans des montagnes : tout concourut à faire échouer une entrepriſe auſſi téméraire que violente. Il fallut ſe rembarquer, après avoir perdu bien des hommes utiles : mais la victoire des ſauvages ne les empêcha pas de demander la paix en ſupplians. Ils invitèrent même les François à venir vivre avec eux, leur jurant une amitié ſincère, une concorde inaltérable. Cette propoſition fut acceptée ; & l’on vit dès l’année ſuivante, qui fut 1719, pluſieurs habitans de la Martinique, aller ſe fixer à Saint-Vincent.

Les premiers s’établirent paiſiblement ; non-ſeulement de l’aveu, mais avec le ſecours du Caraïbe rouge. Ce ſuccès attira d’autres colons, qui, par jalouſie ou par d’autres motifs, enſeignèrent aux ſauvages un funeſte ſecret. Ce peuple, qui ne connoiſſoit de