Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/73

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toujours très-foible, & il ceſſe même après cinq ou ſix ans. Le cultivateur eſt alors réduit à faire de nouveaux défrichemens, qui ont toujours le ſort des premiers. Ceux même qui ſont exécutés dans quelques veines d’un ſol plus profond qu’on trouve par intervalle, n’ont pas une longue durée, parce que les pluies répétées qui tombent en torrens dans cette région, ont bientôt entraîné les ſucs qui pouvoient les fertiliſer.

Ce fut ſur ces maigres campagnes que s’établirent les premiers François qu’une fatale deſtinée pouſſa dans la Guyane. Les générations qui les remplacèrent cherchèrent par-tout des terreins plus féconds, ſans en jamais trouver. Inutilement le fiſc fit ſucceſſivement de grands ſacrifices pour améliorer cette colonie. Ces dépenſes furent inutiles, parce qu’elles ne pouvoient pas changer la nature des choſes. L’exemple des Hollandois qui, après avoir auſſi langui dans le voiſinage ſur les terres hautes, avoient enfin proſpéré ſur des plantations formées dans des marais deſſéchés avec des travaux immenſes, cet exemple ne faiſoit aucune impreſſion. Enfin M. Mallouet, chargé de l’ad-