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Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/122

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plus à leurs mœurs guerrières, à leur bravoure & ſur-tout à leurs beſoins : c’eſt la chaſſe de l’ours.

Sous un climat froid & rigoureux, cet animal eſt le plus ordinairement noir. Plus farouche que féroce, au lieu de cavernes, il choiſit pour retraite un tronc creux & pourri, de quelque vieux arbre mort ſur pied. C’eſt-là qu’il ſe loge en hiver, le plus haut qu’il peut grimper. Comme il eſt très-gras à la fin de l’automne, qu’il eſt vêtu d’un poil très-épais, qu’il ne ſe donne aucun mouvement, & qu’il dort preſque continuellement, il doit perdre peu par la tranſpiration, & rarement ſortir de ſon aſyle pour chercher de la nourriture. Mais on l’y force en y mettant le feu ; & dès qu’il veut deſcendre, il eſt abattu ſous les flèches avant d’arriver à terre. Les ſauvages ſe nourrirent de ſa chair, ſe frottent de ſa graiſſe, ſe couvrent de ſa peau. C’étoit-là le but de la guerre qu’ils faiſoient à l’ours, lorſqu’un intérêt nouveau tourna leur inſtinct vers la chaſſe du caſtor.

IX. Forme, caractère, gouvernement des caſtors.

Cet animal qui poſſède les dons ſecourables de la ſociété, ſans en éprouver comme