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Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/143

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beaucoup plus fréquens. C’étaient des eſpèces de privilèges excluſifs, qu’on exerçoit par ſoi-même, ou par d’autres. Ils duroient un an, ou même au-delà. On les vendoit ; & le produit en étoit diſtribué par le gouverneur de la colonie, aux officiers ou à leurs veuves & à leurs enfans, aux hôpitaux ; ou aux miſſionnaires, à ceux qui s’étoient ſignalés par une belle action ou par une entrepriſe utile ; quelquefois enfin aux créatures du commandant lui-même, qui vendoit les permiſſions. L’argent qu’il ne donnoit pas, ou qu’il vouloit bien ne pas garder, étoit versé dans les caiſſes publiques : mais il ne devoit compte à perſonne de cette adminiſtration.

Elle eut des ſuites funeſtes. Pluſieurs de ceux qui faiſoient la traite ſe fixoient parmi les ſauvages, pour ſe ſouſtraire aux aſſociés dont ils avoient négocié les marchandiſes. Un plus grand nombre encore alloit s’établir chez les Anglois, où les profits étoient plus conſidérables. Sur des lacs immenſes, ſouvent agités de violentes tempêtes ; parmi des caſcades qui rendent ſi dangereuſe la navigation des fleuves les plus larges du monde