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Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/251

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fut finie, les habitans de la ville & ceux de la baſſe Louyſiane, qui avoient uni leurs reſſentimens, pour opérer la révolution, reprirent leurs travaux avec l’eſpoir conſolant que la conduite qu’ils avoient tenue ſeroit approuvée par la cour de France.

Le ſuccès ne répondit pas à leur attente. Les députés de la colonie n’arrivèrent en Europe que ſix ſemaines après Ulloa ; & ils trouvèrent le miniſtère de Verſailles très-mécontent de ce qui s’étoit paſſé, ou affectant de l’être. Ces diſpoſitions furent hautement blâmées par la nation, qui ne voyoit dans les colons de la Louyſiane que des hommes généreux, dont tout le crime étoit d’avoir eu un attachement ſans bornes pour leur métropole. Il s’éleva en leur faveur un cri ſi unanime & ſi éclatant, que le gouvernement ne put ſe diſpenſer avec bienséance de montrer quelque intérêt pour ces malheureux. Cette compaſſion tardive ne produiſit rien. La cour de Madrid, qui l’avoit prévue, avoit fait partir rapidement Moniteur Orelly pour l’iſle de Cuba. La, ce général avoit pris trois mille hommes de troupes réglées ou de malices qu’il embarqua ſur vingt-