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Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/473

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par. Par cette pente du cœur humain qui marche de l’indépendance à la domination, ils avoient changé de maxime en changeant de climat, & ſembloient ne s’être arrogé la liberté de penſer, que pour l’interdire aux autres. Ce ſyſtême d’intolérance fut appuyé du glaive de la loi, qui voulut trancher ſur les opinions, en frappant les diſſidens de peines capitales. Les hommes convaincus ou ſoupçonnés de tolérantiſme, furent exposés à de ſi cruelles vexations, qu’ils ſe virent obligés d’abandonner leur nouvel aſyle, pour en chercher un autre exposé à moins d’orages.

Cette maladie de religion étendit ſa sévérité juſqu’aux objets les plus indifférens de leur nature. On en a pour garant une délibération publique, copiée ſur les regiſtres même de la colonie.

« C’eſt une choſe univerſellement reconnue, que l’uſage de porter les cheveux longs, à la manière des perſonnes ſans mœurs & des barbares Indiens, n’a pu s’introduire en Angleterre, qu’au mépris ſacrilège de l’ordre exprès de Dieu, qui dit qu’il eſt honteux à un homme qui a quelque ſoin