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Et comment combat-il les plus graves symptômes ?
Prend-il des Goliath ? Non, des riens, des atomes :
D’impondérables sels, des suints de liqueurs,
Si légers, si subtils, qu’on les dirait moqueurs ;
Quintessence d’éther, au fond des cieux ravie,
Car elle porte en soi l’étincelle de vie !

L’ignorant en secret sourit à ce propos,
La santé, selon lui, ne se boit qu’à pleins pots !
De l’acide au Codex nommé cyanhydrique,
Mouillez une lancette ; et, si peu qu’on l’en pique,
Un bœuf à l’instant même expire foudroyé :
L’ignorant de cela voudrait être noyé.
En raison de la dose il juge qu’elle opère ;
Et tel qui pense ainsi fuit devant la vipère !
On comprend qu’en ce cas le bon sens soit martyr :
Ce sont donc des voyants qu’il nous faut convertir.
Eussions-nous à montrer les preuves les plus nettes,
Sous les yeux d’un aveugle à quoi bon des lunettes ?



IV

Je reprends. — Sauf erreur, — mes vers substantiels
Ont traité jusqu’ici des points essentiels :
Tout d’abord qu’Hippocrate, ou l’art à son enfance,
Au siècle où nous vivons, se mourait d’impuissance ;
Puis que nous progressions vers un noble avenir
Où Dieu, dans sa bonté, nous regardait venir ;
Puis, à dater du jour où son nom se révèle,
Qu’Hahnemann surgissait dictant la loi nouvelle ;
Et que, seul entre tous, dans le dédale humain,
Il attaquait nos maux le compas à la main,
Sans jamais s’entourer d’appareils illusoires
Trop souvent, à la fois, cruels et dérisoires.