Page:Raynaud - Poésies, 1900.djvu/234

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À ta vue, comme Antée
Dès qu’il touchait le sol nu,
Je me sens l’âme emportée
D’une intrépide vertu.
 
Jusqu’où plongent mes racines.
Je sens passer, dans la nuit
De ma confuse origine,
Comme un feu qui m’éblouit.
 
Et je saisis le mystère
Qui, malgré les ans, te joint
D’indissoluble manière,
À mon âme, en mille points.
 
Sans doute, en des temps antiques,
Ensemble, nous avons dû
Vivre à l’ombre du portique,
En disciples assidus.